Patrimoine

Champagne-en-Valromey, petit chef lieu de canton jusqu’en mars 2015 (remplacé par celui d’Hauteville-Lompnes),situé dans le Valromey à l’ouest du Grand Colombier, d’une altitude de 550m à 720m, d’une superficie de 18,59 km2 dans un val typiquement jurassien délimité par les chaînons d’Hauteville et du Grand Colombier, la commune s’étend de la rivière du Séran à l’ouest et à son affluent l’arrière à l’est.

Elle fait partie de L’AURA, la région Auvergne Rhône-Alpes, du département de l’Ain et de l’arrondissement de Belley.

Proches de villes renommées comme Annecy, Genève, Aix-les-Bains, Bourg-en-Bresse, Chambéry et Lyon.

Histoire

Étymologie : le nom de Champagne-en-Valromey vient du latin “campania” : les champs, la plaine, un espace sans haies cultivé en liaison avec le peuplement de la capitale gallo-romaine voisine “le vicus” (qui deviendra Vieu). Celui-ci nommé Venetonimagus dans 2 inscriptions sans doute par Vernemetonimagus “Marché du grand sanctuaire” donnera son nom au Valromey (Verromey en patois).

Des origines à nos jours: de nombreux vestiges et noms de lieux témoignent de l’antiquité gallo-romaine et même plus ancienne, de Champagne-en-Valromey et de ses villages et hameaux, comme par exemple entre beaucoup d’autres, Chemillieu qui tire son nom de l’ancien propriétaire de son domaine, Camillius, et la découverte à Ossy en 1974 d’un soubassement en gros blocs de pierre évoquant l’existence d’un temple aux éléments analogues à ceux qui existaient à Vieu.

La construction des églises de Passin et Lilignod remonte au Moyen Age de même que la fontaine romaine de Poisieu. Champagne et le Valromey dépendaient alors principalement de la Maison de Savoie représentée par un châtelain à Châteauneuf (Songieu) et du diocèse de Genève.

Le Valromey devint français en 1601. Honoré d’Urfé, le célèbre auteur de “l’Astrée” en fut le premier marquis. A la Révolution, Champagne fut érigé en chef lieu de canton. Un registre municipal recèle le texte d’une chanson de l’abbé Claude Bornarel, prêtre vicaire de Fitignieu exprimant les doléances du peuple contre les fermiers généraux, les intendants et les gens de parlement, mais aussi son espoir dans la réunion des Etats Généraux et sa confiance dans “notre roi bienfaisant humain et charitable”.

Le drapeau tricolore datant de 1792, des volontaires du canton d’alors avec la fière devise “La Liberté ou la Mort” est déposée au Musée du Valromey, à Lochieu.

Sous le Consulat, le Premier Empire, la Restauration et le Second Empire, se distinguèrent trois frères de la famille Costaz : Benoit, baron d’Empire et évêque de Nancy, qui légua 20000 francs à la commune; Louis, baron d’Empire et Conseiller d’Etat, membre de l’institut créé par Bonaparte; Claude Anthelme à qui l’on doit la fondation de l’hospice de Champagne (actuellement EHPAD Fondation Costaz).

Les guerres de 1870-71, de 1914-18, de 1939-45 et d’Algérie firent payer un lourd tribut à la population.

Enfin, dans l’histoire de notre civilisation locale, n’omettons pas de signaler l’installation du tramway à vapeur. Il fonctionna entre Virieu le Grand et Ruffieu via Artemare et desservait Champagne par la gare de la Faverge. De 1898 à 1933, malgré le terrible déraillement qui coûta la vie au mécanicien ainsi qu’au chauffeur.
Champagne a pris officiellement le nom de Champagne en Valromey en 1956.

Fusion avec les communes de Lilignod et Passin en 1973.

1991- Entrée dans l’intercommunalité (district puis Communauté de Communes du Valromey)

Janvier 2017-Entrée dans la Communauté de Communes Bugey Sud de Belley et création d’un SIVOM.

Louis COSTAZ

Louis, baron Costaz, né le 17 mars 1767 à Champagne en Valromey (Ain, région du Bugey), mort le 15 février 1842 à Paris, est un scientifique et administrateur français.

Après des études de mathématiques, il enseigna à l’école militaire de Thiron jusqu’en 1793, puis à l’Ecole Polytechnique. Membre de la Commission des Sciences et des Arts, il participa à l’Expédition d’Egypte. Devenu secrétaire-adjoint de l’Institut d’Egypte et membre du Conseil Privé d’Egypte.

Le 24 décembre 1798, Bonaparte organise un voyage vers l’isthme de Suez avec Monge et Berthollet, ainsi que le Père, le géomètre Costaz, le chimiste Descotils et le dessinateur Dutertre.

De retour en France, il siégea au Tribunat (1801-1803) qu’il présida et fut chargé d’organiser l’Ecole d’Arts et Métiers. Préfet de la Manche (1804-1809), il fut intendant des Bâtiments de la Couronne (1809-1813) avant de devenir Directeur Général des Ponts-et-Chaussées (1813-1814). Appelé au Conseil d’Etat en 1813, il fut nommé Préfet du Nord (commissaire extraordinaire) pendant les Cent-Jours et se retira peu après de la vie publique.

Louis Costaz avait été créé Baron de l’Empire en 1809.

Président de la Société de Géographie en 1829, il entre à l’Académie des Sciences (académicien libre) le 8 août 1831.

Membre de la Légion d’honneur.

Benoît COSTAZ

Benoît, baron Costaz, né le 27 février 1761 à Champagne en Valromey (Ain, région du Bugey), mort le 13 mars 1842 à Paris, est un évêque français.

Entré dans les ordres avant 1789, il refusa de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé et se réfugia en Savoie, en Suisse puis à Turin.

Rayé de la liste des émigrés en 1800, il rentra à Paris et fut nommé après le Concordat de 1802 premier curé de la Madeleine, puis évêque de Nancy le 22 octobre 1810 par décret impérial, ministère qu’il occupa jusqu’en 1814.

La chute de la Royauté en 1792 causa son exil et la perte de ses bénéfices ecclésiastiques; la Restauration celle de la perte de son évêché.
Baron de l’Empire et Chevalier de la Légion d’Honneur, Monseigneur Costaz est mort à Paris en 1842 et enterré au cimetière du Père Lachaise.

Il est le frère du baron Louis Costaz.

Jean Anthelme BRILLAT- SAVARIN

Jean Anthelme BRILLAT-SAVARIN (dont le buste se trouve au-dessus de la fontaine à l’entrée de l’église de Champagne enValromey) est né le 1er avril 1755 à Belley et mort le 2 février 1826 à Paris, avocat et magistrat de profession, est un gastronome et un auteur culinaire français.

Jean Anthelme BRILLAT-SAVARIN naît à une époque où le Rhône sépare la France de la Savoie, dans une famille bourgeoise, qui de père en fils servait la France dans la magistrature; sa maison natale qui existe encore se situe Grande Rue à Belley.

Rôle politique en France : Maire de Belley, il est envoyé comme député du Tiers Etat pour le baillage du Bugey aux Etats Généraux, participe à la Constituante, puis à l’Assemblée Nationale en 1789. Au début de la Révolution, le jeune avocat se serait fa. Ayant ensuiit plutôt remarquer par sa belle taille et sa prestance et il se fait connaître en grande partie grâce à un discours public sur la défense de la peine de mort.

A la dissolution de l’Assemblée Nationale, il revient à Belley pour reprendre sa fonction de maire et exercer les fonctions de président du nouveau tribunal civil de Belley puis de suppléant au tribunal de cassation. Le 10 août 1792, il est destitué. Girondin et craignant d’être arrêté, il se rend à Dole pour défendre sa cause auprès du commissaire Prost. Il obtient grâce à la complicité de la femme du commissaire, un sauf-conduit. Il retrouve son poste mais décide de fuir devant les Montagnards dominants.

Exil

En compagnie du baron Jean de Rostaing, il se réfugie d’abord en Suisse à Moudon chez la famille Trolliet, cousine des Brillat-Savarin, puis à Lausanne à l’hôtel du Lion d’Argent; sa Physiologie du goût où se mêlent philosophie, restes de cuisine et souvenirs, offre le tableau d’un plaisant repas en ce lieu. Il se rend ensuite à Londres où il donne des leçons de français. De là toujours en compagnie du baron de Rostaing, il part pour les Pays-Bas pour se rendre aux Etats-Unis nouvellement formés et s’embarque à Rotterdam le 8 juillet 1794 pour arriver le 1er octobre 1794 à New York où il gagne sa vie en donnant des leçons de français et en jouant du violon : il est à une époque premier violon du théâtre de New York.

En 1795, Rostaing rentre en France mais Brillat-Savarin reste aux Etats Unis. Ayant ensuite l’assurance de pouvoir rentrer en France sans crainte, il s’embarque le 17 juin 1796 et débarque au Havre en septembre suivant.

Magistrature en France : En 1799, il obtient un poste de secrétaire d’état-major dans l’armée de Rhin-et-Moselle. L’année suivante, il est nommé commissaire du Directoire auprès du tribunal de Versailles ; ce poste le mêla au fameux procès du courrier de Lyon. Enfin, il est nommé conseiller à la Cour de cassation, poste qu’il occupera jusqu’à sa mort. Son imposante stature et son allure colossale lui valurent le surnom de « tambour-major de la Cour de Cassation ». C’est au sein de cette assemblée, docte et paisible, ignorant désormais les tempêtes politiques, indifférent aux rumeurs de Paris et aux bruits de la bataille qui secouent toute l’Europe, rêvant, méditant, écrivant, que Brillat-Savarin va devenir le législateur et le poète de la gourmandise.

En 1801, il sera l’un des fondateurs de la très sérieuse Société d’encouragement pour l’industrie nationale, dont il sera un administrateur très zélé. Il reste célibataire, sans être étranger à l’amour, qu’il considère comme le sixième sens : « Le “génésique”, ou “amour physique—, [est le sens] qui entraîne les sexes l’un vers l’autre, et dont le but est la reproduction de l’espèce. »

Fin de vie : après avoir publié quelques études, il travaille à la rédaction du livre qui fera sa renommée : la Physiologie du goût. Le livre sort des presses en décembre 1825, mais il est daté de 1826, selon l’usage établi pour les parutions de fin d’année. L’ouvrage, qui ne mentionne pas le nom de son auteur, est mis en vente au prix de vingt-quatre francs.

Au début de l’année 1826, le président de la Cour de Cassation, Raymond de Sèze, lui demande d’assister à une cérémonie expiatoire qui a lieu le 21 janvier 1826 à la basilique Saint-Denis, en l’honneur de Louis XVI (anniversaire de sa mort). Malgré un rhume sévère, Brillat-Savarin assiste à cette cérémonie, mais l’humidité des voûtes aggrave son mal et il sera emporté, en dépit des soins apportés par son filleul, le docteur Récamier, par une pneumonie, le 2 février 1826. Il repose au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Ses légataires universels, son frère Frédéric et un de ses neveux Scipion Brillat, cèdent les droits d’auteur de la Physiologie du goût pour une somme dérisoire, afin de couvrir en partie les frais de succession. Ces droits d’auteur sont cédés pour 1 500 francs à Sautelet qui venait de procéder au premier tirage. Les héritiers vendront également le violon Stradivarius du défunt pour 3 000 francs à M. Henri Roux.

Succès

Le succès dépassa toute attente. À peine le livre avait-il paru qu’on le plaçait à côté des Maximes de La Rochefoucauld et des Caractères de La Bruyère : « Livre divin, écrivait le critique Hoffmann, qui a porté à l’art de manger le flambeau du génie16. » Et Balzac lui-même de ratifier ce jugement dans son préambule à la deuxième édition Charpentier de l’ouvrage : « […] un livre aimé, fêté par le public comme un de ces repas dont, suivant l’auteur, on dit : “il y a nopces et festins (appuyez sur le p !)”. » Quant au public, il ne s’y est pas trompé ; il a gardé toute sa faveur à cet écrivain dont l’expression a tant de saveur et de spontanéité. Les aphorismes, comme les maximes, comme les proverbes, s’appliquent à des réalités qui sont aussi vieilles que l’humanité ; ils n’inventent rien, mais condensent en une formule définitive une idée ancienne et acceptée ; c’est pourquoi Brillat-Savarin a pris sa place parmi les grands classiques.

Ses écrits, bien que souvent verbeux et excessifs, mêlant avec impertinence, humour, insolence et dérision, sont restés extrêmement importants et n’ont cessé d’être analysés depuis sa mort. Dans une série de méditations qui doivent quelque chose aux Essais de Montaigne, Brillat-Savarin discourt des plaisirs de la table, qu’il traite comme une science. Ses modèles sont les stylistes de l’Ancien Régime. En plus du latin, il connaît cinq langues vivantes, qu’il est enclin à employer quand l’occasion le permet. En tant que moderniste, il n’hésite jamais à emprunter un mot, comme le sip anglais (« boire à petites gorgées » ou plus précisément « siroter ») lorsque le français semble ne pas lui suffire.

Épicurisme

La véritable philosophie d’Épicure se retrouve derrière toutes les pages ; le plus simple des mets satisfait Brillat-Savarin, tant qu’il est confectionné avec art : « Ceux qui s’indigèrent ou qui s’enivrent ne savent ni boire ni manger. »

Aphorismes

Le livre débute par l’énumération de vingt aphorismes axés sur l’art de la gastronomie. On peut retenir les suivants :

  • « Les animaux se repaissent ; l’homme mange ; l’homme d’esprit seul sait manger. »
  • « Dis-moi ce que tu manges : je te dirai ce que tu es. »
  • « Le Créateur, en obligeant l’homme à manger pour vivre, l’y invite par l’appétit, et l’en récompense par le plaisir. »
  • « La découverte d’un mêts nouveau fait plus, pour le bonheur du genre humain, que la découverte d’une étoile. »
  • « Ceux qui s’indigèrent ou qui s’enivrent, ne savent ni boire ni manger. »
  • « Un dessert sans fromage, est une belle à qui il manque un œil. »

Distinctions et postérité

Par décret du 14 juin 1804 Napoléon le fait chevalier de la Légion d’honneur et le pourvoit d’armoiries qui sont : « d’or à une fasce de gueules, chargée du signe des chevaliers-légionnaires, accompagné de trois roses au naturel et en pointe de deux losanges de sable ». Il est également titré chevalier Brillat de Savarin et de l’Empire, le 26 avril 1808.

Le critique littéraire Roland Barthes lui rend encore hommage : « Le livre de Brillat-Savarin est de bout en bout le livre du “proprement humain”, car c’est le désir (en ce qu’il se parle) qui distingue l’homme. »

Le fromage brillat-savarin est nommé en son honneur.

Le « savarin », à l’origine le « brillat-savarin » (1856), est un gâteau moelleux et aéré que l’on trouve le plus souvent sous la forme de couronne. Son nom lui a été donné en hommage au célèbre gastronome.

En 1894, la rue Brillat-Savarin dans le 13e arrondissement de Paris prend son nom. La ville de Belley doit une renommée à son fils illustre, qui y possède sa statue, sa rue ; on montre la gentilhommière de sa famille, et les touristes s’y rendent volontiers, durant l’été, d’Aix et de Chambéry.

Église Saint Symphorien de Champagne-en-ValromeyL’Eglise Saint Symphorien à Champagne-en-Valromey

L’édifice massif d’allure quadrangulaire comprend une nef centrale de quatre travées voûtées sur croisée d’ogives. En avant, un porche voûté à quatre pans est placé exactement sous le clocher. Cette nef est flanquée de deux bas-côtés à cinq travées. Le choeur (7mx7m50) est prolongé par une abside peu profonde à trois pans. Les murs de 50cm d’épaisseur sont épaulés extérieurement par dix-huit contreforts (60x70cm).
L’église actuelle été nettement décalée d’environ 4 à 5 mètres par rapport à celles qui l’ont précédée, l’axe général étant très légèrement dévié pour avoir l’exacte orientation est-ouest. Elle a été remarquablement rénovée en 1987 par la municipalité, en accord avec la commission diocésaine d’art sacré.

Mobilier remarquable

Ainsi que l’indique un tableau-notice, à gauche dans l’entrée, on a conservé quelques restes de l’église primitive :

  • Une inscription lapidaire, à droite de l’entrée, rappelle la fondation en 1534 par le chanoine Parvy de la chapelle du Christ aux cinq plaies.
  • Deux tableaux dûs à un maître inconnu de l’école franco-provençale du XVIe siècle, provenant de cette petite chapelle votive sont les panneaux d’un ancien triptyque:
    • Les volets extérieurs, aujourd’hui accolés l’un à l’autre, représentent l’Annonciation. On remarque un phylactère portant les paroles prononcées par l’ange.
    • Sur le panneau central figure la Résurrection avec un Christ assis montrant ses plaies.Il semble avoir été plusieurs fois restauré. En bas à droite, figure le donateur-fondateur agenouillé.
    • Un très beau Christ de la fin du XVIe siècle, bien restauré, domine la partie gauche du choeur.
    • La Vierge de la Chapelle de l’Adoue, opportunément sauvée en 1791, est installée à l’entrée de la nef au-dessus de la porte centrale. C’est une belle statue en bois très foncé datant de la fin du XVIIe siècle ou des premières années du XVIIIe siècles, tout à fait dans la ligne de l’école lyonnaise. La chapelle de l’Adoue à Chongnes a été bâtie en 1670.

Rappel historique

La paroisse de Champagne apparaît dans des documents anciens en 1142 quand le Pape Innocent II la confirme au rang des plus anciennes dotations de l’évêché de Belley. Le jeudi 8 novembre 1770, elle est totalement incendiée. Reconstruite en 1780, elle est amputée de son clocher gothique lors du bref passage dans l’Ain, durant l’hiver 1794, du représentant de mission Albitte. Un second incendie, dans les mêmes conditions que celui de 1770, la dévaste de nouveau le 29 mars 1838 n’épargnant qu’une chapelle du côté gauche à la hauteur du choeur. Remise en état vaille que vaille, elle est si délabrée et voire si dangereuse qu’on envisage son remplacement.

Les architectes lyonnais, Tony Desjardins et Saint Marie Perrin ayant proposé un édifice néo-roman, le curé Bert confie à leur confrère Neyret la construction d’une église néo-gothique de 1872 à 1876.

Eglise de Passin

L’ Église Saint Maurice entre dans l’histoire en 1198. A cette époque Renaud II de Forez, 75ème archevêque de Lyon, adjuge le patronage de cette église sous le vocable de Saint Maurice aux religieux de Nantua. Puis au XIIIe siècle, les évêques de Genève la cèdent aux Chartreux d’Arvières. Le 14 mars 1652, un incendie détruisit le village, l’église et la cure. Tous les registres furent brûlés. Elle fut restaurée en 1660 (bénitier) et en 1870 après la Révolution. En 1849, le clocher est reconstruit, mais la nef est toujours couverte de chaume en 1863. La dernière restauration a été achevée en 1958.

On pénètre dans cette vénérable église par un clocher-porche à l’ouest reposant sur trois arcades en berceau brisé (fin XVIe siècle). Une toiture renflée surmonte le clocher massif. La nef romane, sans chapelles latérales, s’ouvre sur le choeur de style flamboyant voûté sur croisée d’ogives. Dans l’avant choeur, à la croisée des ogives, la clef de voûte est décorée d’un disque bossé d’une élégante guirlande de feuillages et de petits losanges à l’intérieur. L’oculus de l’avant choeur possède sur son pourtour un décor sculpté de feuillages identique à celui de la clef de voûte.

Le village aujourd’hui est rattaché à la commune de Champagne en Valromey, il a gardé son caractère traditionnel avec ses vieilles granges et ses maisons à toits pendus couverts de petites tuiles brunes.

Site remarquable

Au hameau de Poisieu, quelques vestiges ont été mis en valeur.Une croix de pierre provenant de l’ancienne chapelle Saint Sébastien aujourd’hui disparue est posée sur une base probablement gallo-romaine. Non loin s’élèvent la fontaine et le four. A noter que l’étang à proximité a été réhabilité en 2014.

Mobilier remarquable

Sous le porche, un bénitier encastré dans l’angle date du XVIIIe siècle. A droite en entrant, un bénitier en pierre de 1660, des fonts baptismaux en pierre, une statue de la Vierge en bois doré du XVIIIe siècle, sauvée en 1791 par une famille du lieu, une statue en bois de Saint Maurice, oeuvre moderne de Quentric. Dans le choeur, un bel autel en pierre de Villebois supporté par deux colonnes elliptiques. Un oculus au nord symbolise l’eau un autre oculus au sud symbolise la lumière. Dans la sacristie, un magnifique tableau représente la descente de Croix.

Eglise de Lilignod

Rappel historique

Dans cette ancienne micro-commune ( la plus petite de l’Ain en 1966 avec ses 46 habitants) aujourd’hui réunie à Champagne en Valromey, la paroisse Saint Maurice est signalée pour la première fois dans les archives en 1310, puis en 1322. Elle était jadis une simple vicaire de la paroisse de Songieu avant de devenir une annexe en 1545. Lors de la “renaissance flamboyante savoyarde” au XVe siècle, le choeur a été entièrement reconstruit à neuf et achevé le 26 avril 1487. Dans cette petite communauté rurale, la maintenance et l’entretien de l’édifice du culte ont été marqués par bien des vicissitudes : délabrement au début du XVIIe siècle lors de la visite de Saint François de Salles, un peu plus en 1614. Remarquablement restaurée, cette petite église gothique, placée sous le vocable de Saint Maurice, a été classé à l’inventaire des Monuments Historiques grâce à l’intervention de Marcel Anthonioz.

Visite de la Chapelle

Dans le paisible cimetière perché qui entoure l’église, s’élève une très ancienne croix à fût cylindrique. Au-dessus du porche gothique, on a reconstruit l’ancienne galonnière. A l’intérieur, la deuxième travée de la nef s’ouvre sur deux chapelles placées symétriquement, qui font figure de bras de transept : Notre-Dame au sud et Saint Claude au nord. La chapelle sud à voûte de tuf en anse de panier, comporte au-dessus de l’autel massif une sorte de large niche repositoire et sur la droite un petit lavabo plus large que haut. La chapelle nord, nettement plus haute, est voûtée sur croisée d’ogives avec une rosace très simple en clef de voûte. On y trouve des fonts baptismaux qui, selon la tradition reprise par l’abbé Rousset, seraient un autel libératoire gallo-romain réemployé. Le choeur à une travée est un bel exemple de style gothique flamboyant associé, comme dans maintes autres églises du Valromey, à un chevet-abside à trois pans. Raymond Oursel a remarqué la recherche très originale de ce flamboyant valromeysan : la clef de voûte, organe essentiel, est située au centre de la traverse polygonale des ogives. Il en part une lierne en direction de l’arc triomphal. Elle se termine à angle droit sur un petit fût arrondi incorporé à la maçonnerie venant s’amortir à la clef de l’arc triomphal.La clef de voûte porte la croix trèflée de Saint Maurice. Un petit encorbellement très élégant, à environ 1,60 m de hauteur court tout au long de l’abside, supportant la retombée des quatre ogives. A droite, on remarque une “piscine”. Gauche, au-dessus de l’encorbellement, un massif repositoire gothique, un peu lourd muni depuis sa restauration d’une porte de bois. Dans la nef, on trouve à droite en entrant, le bénitier naguère accolé aux fonts baptismaux et à gauche une petite”piscine”.

Sources : Pastorales des réalités du tourisme et des loisirs et patrimoines des Pays de l’Ain à Bourg en Bresse.
Champagne en Valromey (à la médiathèque). Pour découvrir la région: dépliant ” Châteaux et Chapelles”, circuits culturels. 

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Maires de Champagne-en-Valromey

Edito du Maire de Champagne-en-Valromey,
M. Claude JUILLET

Partout où l’homme vit, une mémoire l’accompagne
Et le temps qui s’écoule perpétue son histoire
Voyageur du présent, te voici à Champagne en Valromey
Tu es le bienvenu sur ce beau territoire
Tu y découvriras de multiples richesses
Que des hommes avant nous ont bâties ou léguées
Nous confirmant ainsi leur très grande sagesse
Et leur propension à la postérité.
Ici l’esprit des lieux, c’est l’authenticité
Où l’homme et la nature ont su raison gardée.
Sache bien regarder, sache bien écouter
Pour comprendre leur essence, entendre leur message
Et surtout exister dans ce joli village.

Présentation des anciens Maires